Les pirates informatiques
Le pirate informatique est une figure mythique de la culture populaire. Cet imaginaire est en grande partie construit par le cinéma où Hollywood le dessine toujours comme un jeune homme (un génie, parfois torturé, ex Mr Robot) derrière son ordinateur qui contourne les systèmes de surveillance.
Mais en anglais, le terme hacker renvoie à une réalité beaucoup plus large. Dans son livre Hackers: Heroes of the Computer Revolution, publié en 1984, et qui reste à ce jour l’ouvrage de référence sur le sujet, le journaliste Steven Levy raconte que le terme hacker est apparu pour la première fois en 1959 dans le dictionnaire du TMRC (The Tech Model Railroad Club), Le club de modèle réduit du MIT. Ce club regroupait des jeunes ingénieurs passionnés de trains électriques qui se réunissaient la nuit pour échanger et collaborer. Le TMRC étant un système électromécanique très complexe, qui fonctionne avec des relais téléphoniques, des systèmes d’arrêt d’urgence, des commutateurs, très vite les membres du club se mettent à connecter le système de train électrique avec les premiers ordinateurs du MIT qui sont dans une pièce voisine et qui coûtent plusieurs millions de dollars… Le hacker, avant de devenir un pirate est d’abord et avant tout un bricoleur.
Plutôt que de chercher une définition unique du hacker, il serait peut-être plus judicieux de chercher à décrire une éthique du hacker et se poser une question un peu différente. Au lieu de se demander qui il est, peut-être faudrait-il comprendre pourquoi il fait cela? Quelles idées, valeurs unissent les hackers entre eux?
En effet, le Hacking est un état d’esprit à mi-chemin entre la contre-culture libertaire et l’anarchisme, la culture de la collaboration, le faire. Le hacker est un bricoleur, quelqu’un qui fait un usage créatif gratuit et libre des technologies, quelqu’un qui contourne intelligent les limites imposées. Avec cette idée centrale : Do it yourself, faites-le vous-même. L’éthique du Do it yourself : il s’agit de reprendre possession de la technique en reprenant possession de l’information et donc du code.
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